La guerre en Syrie en quatre points
- Danaé Bourassa
- Oct 22, 2024
- 6 min read
Updated: Apr 16
par Danaé Bourassa
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La crise des réfugiés syriens, en avez-vous déjà entendu parler ? C’est le résultat direct d’une guerre civile ayant fait rage en Syrie durant quatorze ans. Cette guerre, aussi complexe soit-elle, aura changé le pays et le Moyen-Orient à jamais. Notez que la situation étant encore en cours de déroulement, certaines informations contenues dans cet article peuvent devenir fausses ou changer à l’heure de la publication du Polyvanois.
Les acteurs principaux
Hafez Al-Assad, membre du Parti Baas unitaire puis du Parti Baas syrien, s’est impliqué dans plusieurs coups d'État en Syrie dont ceux de 1963 et de 1970, jusqu’à se désigner lui-même président et premier ministre jusqu’à son décès en 2000. Sous son règne, il instaure un régime autoritaire et dictatorial.
Bachar Al-Assad, nommé par son père Hafez Al-Assad, a été son successeur. Également membre du parti Baas, il continue la dictature de son paternel. Il instaure un régime de terreur durant lequel il emprisonne arbitrairement des citoyens et réprime violemment toute forme de dissidence politique.

L’État islamique (ÉI) ou Daech est une organisation terroriste islamiste (groupe composé d’extrémistes (*notez l’importance de ce mot s’il vous plaît) religieux (*qui ne représentent pas réellement la religion dont le groupe se revendique appartenir à) qui tente depuis 2014 de créer un soi-disant califat au Moyen-Orient. En endoctrinant des gens, en tuant des civils innocents et en profitant de l'instabilité politique en Syrie et en Irak, il réussit à commencer la création d’un État, jusqu’en 2019. Malgré la fin du « califat », l’ÉI est encore présent et continue de semer la terreur en Syrie, alors que plusieurs centaines d'ex-djihadistes, dont des femmes et des enfants, de l’organisation sont encore dans le pays. C’est notamment cette masse de djihadistes étrangers ou non qui a alimenté les violences durant la guerre civile.
Hay'at Tahrir al-Cham (HTC) (parfois écrit HTS pour Hay'at Tahrir al-Sham), anciennement le Front Nosra, soit la branche syrienne d’Al-Qaïda (groupe terroriste islamiste affilié aux attentats du World Trade Center de 2001) est un des nombreux groupes rebelles de la guerre civile syrienne. Fondé en 2017 à la suite de la fusion du Front Nosra et d’autres groupes rebelles, il est actuellement un des groupes avec le plus de pouvoir dans le pays. Il existe plusieurs autres groupes islamistes qui sont impliqués dans les affrontements, mais celui-ci est un des plus importants. Il est à noter que présentement, le groupe se dissocie officiellement d’Al-Qaïda et qu’il déclare son indépendance face à celui-ci.
L’Armée syrienne libre (ASL) est le premier groupe rebelle à se former en 2011 au début de la guerre civile et est un des plus importants. Caractérisée par son nationalisme et son désir de démocratie, l’ASL est formée d’anciens officiers du gouvernement qui ont déserté. D'après le journal Le Monde, le groupe est financé par l’Arabie Saoudite et potentiellement par les États-Unis qui fournirait la milice en armes.
Cette section n’étant pas une liste exhaustive de tous les acteurs de la situation, sentez-vous libres d’aller vous informer ailleurs. Je vous recommande cette vidéo du journal Le Monde « Carte : comprendre la rébellion en Syrie en cinq minutes » qui est une carte animée présentant plusieurs groupes rebelles. Cependant, la vidéo date de 2013, donc considérez cela.
Le Printemps arabe
Partout dans le monde arabe, un vent de mécontentement se fait sentir au début des années 2010. En effet, que ce soit en Libye, en Tunisie, en Égypte ou encore en Syrie, un régime autoritaire, dictatorial et même oligarchique est en place, certains vont d’ailleurs qualifier ces pays d’états policiers (selon le Wikitionnaire: Régime politique dans lequel l'accent est mis sur le contrôle de la population, au détriment des libertés individuelles). En conséquence, la population est mécontente et désire se révolter.

C’est le 17 décembre 2010 que ce qu’on appelle le Printemps arabe, ou les révoltes arabes, s’enclenche parce que c’est le début d’une suite de manifestations répétées à grande échelle en Tunisie. Partout au pays, le peuple exprime haut et fort son mécontentement face au gouvernement après l’immolation de Mohamed Bouazizi le 17 décembre. C’est cette véritable étincelle tunisienne qui a commencé un effet domino et qui a influencé le reste du monde arabe. Partout ont lieu des manifestations, parfois des émeutes, souvent réprimées violemment par les autorités. En résultat, quatre pays ont assisté à une chute du gouvernement, cinq ont vu des réformes sociales arriver, deux ont eu des guerres civiles et un a eu des manifestations prolongées.
En mars 2011, à Deraa, dans le Sud de la Syrie, des protestations ont lieu à la suite de l’arrestation et de la torture d’une quinzaine d’adolescents qui, inspirés par ce qui se passait en Tunisie, avaient écrit un message anti-Assad sur des murs. La situation dégénère rapidement, avec une police très violente et répressive et une foule grandissante de plus en plus en colère. De plus en plus, des manifestations généralisées éclatent et c’est le début des Manifestations de Deraa aussi appelées révolution syrienne, révolution syrienne de la dignité ou soulèvement syrien selon la page Wikipédia en arabe des événements. C’est dans les rues de Deraa que le Printemps arabe syrien s’enclenche.
La guerre civile
Résultat direct du Printemps arabe en Syrie : la guerre civile syrienne débute en mars 2011. En effet, tous ces soulèvements civils ont conduit à l’émergence de mouvements d’opposition paramilitaires, à une vague de désertification des forces armées syriennes et finalement, à une guerre civile à grande échelle. La création de l’ASL le 29 juillet 2011 marque la transition vers une rébellion armée. Selon Radio-Canada, dès 2018, après déjà sept ans de conflit, on passe le cap des plus de 350 000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés. Ce qui avait commencé par un rêve de liberté et de démocratie a vite dégénéré. De plus, plusieurs pays et organisations terroristes vont s’ingérer dans la situation, dont la Russie, l’Iran, la Turquie et le Hezbollah.
Dans le pays, une violence inouïe règne. Le 21 août 2013, une attaque chimique, imputée au régime Assad dans deux zones rebelles près de Damas, fait plus de 1400 morts, l’ÉI profite de la situation pour instaurer son *califat de terreur, des civils meurent, pris entre deux feux, ou alors dans la mer Méditerranée dans un *bateau surchargé sans veste de sauvetage en ayant payé trop cher un passeur qui a vu trop de gens mourir. Plusieurs crimes de guerre et crimes contre l’Humanité ont pris place dans le pays. Il y a eu des attaques ciblées envers des infrastructures civiles (hôpitaux, écoles, convois humanitaires, etc.), contre des journalistes (disparitions forcées par exemple), du personnel soignant, de l’aide humanitaire et des minorités religieuses, nombre d’agressions sexuelles ont eu lieu et beaucoup de violence contre des enfants ont eu lieu aussi, etc. Ces exactions sont attribuées au régime Assad, mais aussi aux groupes rebelles, à l’ÉI, à la Russie, etc.
La chute de Bachar Al-Assad et la situation en date de février 2025
Le 8 décembre 2024, suite à une offensive éclair menée le 27 novembre par le HTC, le régime Assad tombe. Abandonné par ses alliés, soit la Russie, l’Iran et le Hezbollah, il n’était pas de taille face au HTC qui est actuellement au pouvoir. Le groupe avait d’ailleurs récemment pris le contrôle de beaucoup de territoires, dont la ville de Homs, la troisième plus importante. Après la prise de Damas, la population syrienne a célébré son début de liberté. Bashar al-Assad a fui pour la Russie qui l’a pris sous son aile. Maintenant sous un gouvernement de transition dirigé par Mohammed al-Bachir, la tête du HTC. Il est supposé rester en fonction jusqu’au 1er mars 2025. Beaucoup d’incertitudes encerclent encore la situation et il faut se rappeler que le HTC, un groupe terroriste islamiste, ne contrôle pas l’entièreté du territoire syrien, avec notamment les rebelles Kurdes soutenus par la Turquie au Nord.

De plus, le groupe se bat présentement contre certains groupes encore loyaux envers le régime de Bachar. Des alaouites, un groupe religieux dont la famille Assad est membre, sont persécutés par le gouvernement. Certains sont forcés de se cacher par peur de s’ajouter au plus de 700 civils tués. *Bref, le cycle de violence est loin d’être terminé et le pays est (encore) malheureusement plongé dans le chaos.
*Notes de l’autrice: Il y a la présence de mon opinion dans ces phrases. Je porte un jugement et je ne suis ici pas neutre. Je m'efforce de rester neutre dans le reste de l’article.
Mes sources sont tirés des médias suivants:
Radio-Canada, Le Devoir, Wikipedia, RTS, Le Monde, BBC news turkish pour BBC Afrique, France Info, Le Monde diplomatique.
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